Le soleil venait tout juste d'éclairer Konoha et le reste du monde, quand le réveil sonna. Une main tapant partout pour faire cesser ce tintamarre, accompagnée de grognements incompréhensibles que seuls les couche-tard lève-tôt connaissent. Tout ça pour se rendormir et accepter le fait d'être en retard au boulot. Et bien, pour le Komori, c'est tout l'inverse. Le garçon venait de terminer sa série d'abdos matinaux et partait tout juste pour son petit jogging, prenant tout juste une bouteille d'eau en prévenance du trajet à effectuer. Habitant assez loin de la tour du Hokage qui surplombait Konoha de toute sa splendeur, le garçon avait prit l'habitude de s'y rendre quand il avait un temps de libre pour voir s'il y avait des missions intéressantes. Bien sûr, il n'en prenait que des plutôt facile puisque son rang actuel de Genin ne lui permettait pas de faire autrement, mais cela ne le dérangeait pas. Si elles avaient été accrochés sur le tableau, c'était avant tout pour aider le village. Attraper un chat, aider un commerçant à entreposer ses fournitures, la plupart des autres aspirants ninja passaient leur chemin devant, préférant de loin se montrer aux yeux des autres comme des combattants d'exception. Pour Daiki, c'était au contraire ces missions chiantes et ennuyeuses à mourir qui représentaient bien mieux les ninjas. N'étaient ils pas censés être des guerriers de l'ombre à la base ?

Daiki n'avait pas la réputation d'être un fin stratège ou d'une quelconque utilité importante en affrontement, et allait sans doute demeurer l'éternel bourrin qui ne réfléchissait pas du tout avant de foncer dans le tas. Mais humainement parlant, bien qu'étant maladroit et un peu neuneu avouons-le, il ne rechignait jamais à effectuer une tâche, aussi ingrate soit elle. C'était en acceptant et proposant d'aider qu'il avait eu quelques dispositions au Taijutsu, et il ne se reposait pas sur le fait d'être capable de manier un Kekkai Genkai légendaire. Il s'en servait bien sûr, mais seulement quand il jugeait que ça aidait le village. Disposer du Mokuton ne pouvait qu'aspirer à rendre plus agréable la vie à Konoha, et rien d'autre. La guerre n'était jamais très loin, et le Komori serait aux premières lignes. S'il était autorisé à y aller bien entendu, car il y a volontairement idiot et volontairement conscient. Et le garçon tendait plus vers la première option que la deuxième.

Le trajet se déroula sans problèmes majeurs, aidant quelques fois les passants ou se faisant courser par un chien, tout ça avec le sourire bien entendu. Tout était pour lui un entraînement, il avait une parfaite condition physique pour son âge grâce à ça. Son seul défaut est qu'en forçant trop, il tombait souvent à plat, surmenage disaient les médecins. Habitué de l'infirmerie, Daiki se présenta à la tour du Hokage et montra bien le papier de la mission choisie.

"Kemoro Take, prêtre de la Flamme. Où qu'il est ?"

- "Je vous note l'adresse où il est. Merci encore de nous aider, c'est pas très attirant ce genre de missions j'en suis consciente..."

Faut bien les faire, et ça me dérange pas donc bon !

Saluant la secrétaire, le Genin quitta les lieux pour se rendre à l'endroit indiqué. D'après l'adresse inscrite, c'était au centre ville que le commendataire avait prévu de mettre en place son festival. Sur place, Daiki commença à observer les alentours afin de voir le prêtre et de pouvoir aller lui parler. Quelques secondes seulement furent nécessaires car le bougre était déjà en train de préparer le terrain, se montrant assez minutieux dans son travail. Prenant son courage à deux mains, Daiki s'approcha de lui et entama la discussion.

Yo ! J'viens pour la mission ! Besoin d'aide ?

L'air apeuré, le moine releva la tête.

Je... J'y arriverais jamais..... J'aurais jamais le temps de tout faire...

Allons allons ! La cavalerie est arrivée, comme dirait un grand blond baraqué !

Si... vous le dites....

Devant le manque d'entrain du compère, le Genin se devait de remettre un peu de bonne humeur dans la balance pour rééquilibrer les choses. Ne connaissant pas grand chose au temple du feu, le Konohajin tint à avoir un peu plus d'éclaircissement sur le dit Festival. Toujours affairé, l'homme de foi sortit quelques éléments de réponses sans pour autant que ce soit clair et audible, ce qui compliquait encore plus la tâche du dévoué garçon.

Tu veux pas stopper trente secondes ce que tu fais pour m'en dire plus ?

C'est... que j'ai pas.... le temps...

N'étant pas connu pour sa patience, Daiki attrapa le moine par le col et le força à s'arrêter. Ne comprenant pas ce qu'il lui arrivait, le résident du temple regarda les yeux écarquillés son interlocuteur.

Mais je vais être en retard..... Laissez-moi reprendre s'il vous plait, je... je vous paierais !

Ecoute Kemoro Take prêtre de la Flamme. Je sais que t'as la pression, mais ya un papier qui dit que t'as besoin d'aide. Tout ce que je veux, c'est t'aider.

Mais... c'est pas moi qui.... Je n'ai pas demandé à avoir de l'aide...

Pourquoi ils auraient mit ce bout de papier alors ? demanda t-il en sortant l'ordre de mission de sa poche.

Je n'en sais rien... S'il vous plait, laissez moi reprendre mon travail...

Voyant l'obstination maladive du prêtre à continuer son travail, Daiki relâcha sa prise et se mit sur le côté, observant le forcené du travail. Pourquoi avoir demandé de l'aide si le client n'en désirait point ? Qu'allait faire le Genin maintenant ? Rentrer et passer à autre chose ? Il le pourrait, mais se sentirait bien mal de ne pas pu avoir aidé cette personne... Non il devait à tout prix insister. Peut être qu'en sortant quelques clones, ca convaincrait le moine de lui donner un peu de travail qui sait ?
La grande aiguille arriva tout en haut, ce qui fit sonner les cloches du villages. Midi déjà, et Daiki s'ennuyait ferme. Jamais il n'avait été aussi contre-productif, et cela le tracassait. Lorsque la troisième sonnerie tinta, le garçon se leva et alla rejoindre le père Kemoro, l'appelant en même temps.
Dès qu'il eut son attention, Daiki profita de cet un instant pour faire apparaitre un sosie de lui même. Les deux identiques se regardèrent et se mirent au travail, sous le regard médusé du moine.

Vous voyez, on gagne deux fois plus de temps ! Alors, dites nous ce qu'on doit faire à part empiler des caisses ?

Ca doit ressembler à ça... répondit-il en montrant un plan.

Le Konohajin regarda le plan plus de deux fois avant de comprendre dans quoi il s'était embarqué.

Ah ouais, vous allez limite construire un mini village dans un village si j'peux dire !

C'est pour ça que je dois finir au plus vite.

Excusez-moi, mais c'est pour quand votre festival ? Deux -trois, voire quatres jours ?

Ce soir...

Le Komori en tomba des nues. C'était un sacré défi auquel il avait affaire ! Devant le temps qui lui restait, Daiki serra le poing et hurla un bon coup. Kemoro ne comprit d'ailleurs pas ce qu'il se passait dans la tête du garçon, et préféra se remettre à la tâche. Le clone avait bien continué de son côté, mettant un peu d'ordre dans le fouillis qu'avait laissé l'homme d'église. Le travail reprit, laissant les minutes défiler petit à petit sous les regards curieux des passants. Il fallait dire que l'endroit choisi donnait sur la grand-place du village, et que niveau place c'était assez conséquent sur le papier. Il ne fallait pas perdre plus de temps que cela, quitte à devoir faire plus de clone pour la main d’œuvre. Mais galérant pour faire un clone de bois, Daiki était très désavantagé sur ce point là. Un clone d'eau pourquoi pas, ca rafraichirait au moment où il cesserait d'exister. Et ferait tomber ce qu'il portait, donc plutôt une mauvaise idée. D'autant plus qu'il y avait quelques fontaines à quelques mètres pour se sustenter en eau.
Ca allait être tendu pour respecter les délais, fallait serrer les fesses et pas qu'un peu !

Le temps passe et passe, et beaucoup de choses ont changées. Qui aurait pu s'imaginer que le temps serait si vite écoulé. Daiki faisait le bilan calmement, en se remémorant chaque phrase que le prêtre lui avait dit et ce que le Genin savait. Installer tout l'attirail n'était pas un problème à proprement parler, il fallait juste s'y mettre sérieusement.

Dites, vous voulez pas m'aider au lieu de vous morfondre sur vot'banc ?

Ca ne sert à rien... Même avec toi mon garçon, j'y arriverais jamais...

La patience était demandée, mais le Komori n'en possédait aucune. Privilégiant l'action à la stratégie, il avait tout d'un bourrin qui fonçait dans le tas avant de penser aux conséquences. Il lui fallait juste augmenter son rythme de travail et ça compenserait le manque d'aide de l'autre moine chouineur. Étant prévu pour ce soir, l'installation devait être fini au plus vite quoi qu'il arrive.
Devant les passants, le Genin se surmena, portant des charges extrèmement lourdes avec l'aide de ses clones. Mais ceux-ci finissaient toujours par disparaitre au moment inopportun, laissant l'original dans le pétrin. Il ne voulait pas renoncer, hurlant à maintes reprises des choses incompréhensibles pour se redonner du courage. Quelques passants s'arrêtaient pour voir ce qu'il se passait, se demandant même si ce n'était pas un numéro de cirque. Aussi, les seuls osant s'approcher du Konohajin pour demander ce qui n'allait pas furent réquisitionnés de forces. Ils le prirent mal, très mal, et n'hésitèrent pas à fusiller le garçon de moult insultes dont certaines qu'il n'avait même pas cru entendre de la bouche d'un résidant de Konoha. Était-ce donc cela, le village qu'il aimait ? N'était-il pas connu pour être le village de l'amitié, où tout le monde a le sourire et n'hésite pas à s'entraider dans les moments durs ? Ou bien Daiki se trompait d'époque, repensant à ses cours d'histoire où ce fut jadis le cas. Les enfants voulaient l'aider, mais leurs parents non. Était-ce si mal vu d'aider des personnes dans le besoin ? Il faut croire. Le moine avait reprit son travail de son côté, et bizarrement, les gens étaient plus enclins à l'aider lui que Daiki. La faute à la différence de look. Qui iriez vous aider entre un prêtre et un gosse qui hurle sans arrêt ? Vous avez quatres heures.

Dix-neuf heure. Place du centre ville. L'installation était enfin terminée. Daiki se félicita plus d'une fois, et les personnes venues aidées n'avaient fait cela juste pour gagner les grâces du temple du feu. Suant comme un bœuf, Daiki Komori s'était laissé tombé dans le gazon frais. Il s'était vraiment donné à fond, et pouvoir profiter de l'herbe humide était sa récompense. La mission était accomplie, et il fallait désormais aller faire tamponner son papier pour obtenir la récompense. Se présentant devant le père Kemoro, le Genin lui montra l'endroit où signer et de sa main libre le gratifia d'un pouce bleu. Kemoro Take refusa d'un signe de la main.

Mon travail n'est pas terminé, jeune homme.

Hein ? Mais on a fini d'installer le truc donc c'est bon, non ?

Sais tu au moins ce qu'est un Festival ?

C'est pas un truc où faut bouger la tête de haut en bas et courir dans la foule en défonçant des gens ?

.... Ce n'est pas ce genre de festival que propose le Temple du Feu.

Bah ça sert à quoi alors ?

A plein de choses, mais tu es encore trop jeune pour le savoir il semblerait.

Mais pour la mission, on fait quoi alors ? Vous me me signer ou pas ?

Mes collègues ne vont pas tarder à arriver. Je pourrais te valider ta mission, seulement.... - cherche dans sa manche puis sort finalement un tampon encreur - Ah c'est bon, j'ai un tampon !

Cool ! Met le içi, vite !

Le prêtre regardait le garçon se presser tout seul. Il avait comme l'impression de se revoir quelques années plus tôt. Et puis, il avait muri.

Encore navré pour mon comportement tout à l'heure. J'ai craqué émotionnellement à cause de la pression qu'on me met... C'est la première fois qu'on me confie quelque chose, et je pensais ne pas être à la hauteur.... Merci encore de m'avoir aidé.

Je dois aussi te remercier. Grâce à ce challenge, j'ai pu apercevoir une qualité que t'as et que j'ai pas encore.

Le moine leva un sourcil, l'air étonné.

Ah et quelle est cette qualité ?

Vous puez pas la sueur !

Un sourire, puis un éclat de rire. Daiki était persuadé qu'il était le seul à s'être donné à fond. Le prêtre de la Flamme s'était donné à fond aussi, mais à sa manière.

Tu veux pas rester un peu pour voir comment c'est ? Ca répondrait à ta question en même temps.

Pas le temps désolé. J'dois rentrer chez moi, et j'habite dans le quartier à côté !!

C'est pas loin en effet.

C'est à une demi-heure d’ici. J'y suis dans dix minutes !

Es tu bien sûr que ton quartier est à côté ? Je dirais qu'il est plutôt à l'opposé d'ici.

C'la même chose, cherchez pas !

Et le garçon prit le chemin du retour, oubliant son formulaire de mission. Fort heureusement, le père Take le fit parvenir au bureau du Hokage. Un oubli mineur dans l'énorme travail qu'avait dû faire Daiki.

--------- FIN DE MISSION -------

[hrp= Réplique placée dude !]

20 points RPG et 50 ryôs pour la réussite de cette mission de rang D félicitations